ESPACE RIVIÈRE – CONCOURS

CONJUGUER NATURE ET VIE URBAINE

Finaliste du concours d’architecture pluridisciplinaire pour le futur Espace Rivière, la proposition du consortium Anne Carrier architecture et Groupe A s’inspire de l’eau comme vecteur de création. Le site profite d’une position privilégiée, en bordure d’un vaste boisé, en plein cœur de la ville. La rivière des Prairies devient donc le point d’ancrage de ce lieu unique qui deviendra non seulement la nouvelle bibliothèque, mais aussi une maison de la culture, des espaces communautaires, des espaces de loisirs ainsi que des bureaux administratifs. Le concept architectural propose une volumétrie éclatée, libérant une grande perméabilité entre les fragments construits, et une composition dynamique de toutes les façades. Un fin travail sur les ouvertures permet des connexions visuelles et physiques avec le paysage, que la hauteur du bâtiment nous permet d’apprécier. La compacité du projet libère le site au profit d’espaces extérieurs de qualité qui deviennent l’extension naturelle des fonctions qui s’y rattachent. Une proposition intemporelle et élégante, comme un canevas vierge pour une foule d’opportunités d’appropriation qui pourront contribuer à animer et à faire vivre Espace Rivière; un ajout urbain de qualité pour les résidents de Rivière-des-Prairies.

L’EAU COMME VECTEUR DE CRÉATION

Le projet aspire à redonner le plein usage du quadrilatère entier et du généreux boisé René-Masson aux résidents du secteur. Les différentes entités présentes sur le site (l'école, la bibliothèque, le centre aquatique, l'aréna, etc.) dialoguent peu entre elles et l’ensemble témoigne d’un manque de lisibilité et de cohérence. La proposition établit un habile dialogue entre paysage et volumes construits. Une ruelle partagée est tracée et agit comme trait d’union privilégiant la mobilité active. Des îlots à thématiques variées la bordent de part et d’autre avec des espaces pour y lire, des jeux d’eau, des terrains de sport, etc.

Véritable infrastructure écologique, le boisé est ponctué de diverses interventions qui rappellent l’omniprésence de la rivière et de l’eau. L’insertion d’un généreux bassin paysager est le premier jalon d’une série de dispositifs de biorétention : jardins de pluie, rigoles, plantations hydrophiles, etc. Le paysage devient ainsi une grande éponge capable d’absorber l’eau de pluie et de déverser ses excès dans le réseau hydrographique déjà présent en rendant la ville plus résiliente. Allié à plusieurs phytotechnologies, ce fragment de forêt urbaine devient robuste et riche en biodiversité. Les usagers profitent d’aménagements paysagers peu construits, et lorsqu’ils le sont, ceux-ci ont recours à des gestes délicats qui s’adaptent à l’élément naturel et en épousent les contraintes.

LES SENS AU CŒUR DE L’EXPÉRIENCE

La composition des volumes a été réalisée dans un souci de libérer le paysage pour qu’il se faufile au cœur de l’expérience du lieu. Les chemins de désir présents sur le site actuel infiltrent le nouveau bâtiment et forment un carrefour composé de généreuses circulations encourageant du même coup la déambulation. L’extérieur s’invite à l’intérieur dans un atrium qui donne un grand élan vertical au projet, mais aussi qui permet de recréer ce lien qui unit l’humain à la nature. Tous les accès y convergent et ce grand espace multifonctionnel se déploie sur les six niveaux du bâtiment proposant une randonnée à vitesse variable. Ce véritable espace biophilique se dilate ponctuellement pour profiter de vues sur la nature, favoriser les rencontres fortuites et accueillir des jardins intérieurs. La salle de spectacle dans son écrin miroitant s’ouvre sur la rive la plus urbaine du projet, l’orée de la forêt, qui dans sa générosité permet la tenue d’évènements variés. La salle agit comme repère dans l’espace tout en réfléchissant les ambiances, les couleurs et les mouvements de l’environnement. Enfoui sous le dénivelé naturel du site à l’arrière, le boisé se soulève pour accueillir des fonctions sportives et récréatives. Plusieurs toitures végétalisées enrichissent l’expérience de l’usager et prennent la forme de jardins thématiques : jardin ludique, artistique, communautaire et indigène. À terme, la relation entre Espace Rivière et l’environnement naturel du boisé René-Masson est intimement liée pour en faire un ensemble urbain polyvalent, un écrin d’eau et de verdure en plein cœur de la ville.

DISTINCTION

2022 | Finaliste – Concours d’architecture Espace Rivière

Client : Ville de Montréal
Ville : Arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles
Année de réalisation : 2022
Équipe : Groupe A, en consortium avec Anne Carrier architecture
Faits saillants : Finaliste – Concours d’architecture pluridisciplinaire
Photos : AC/a – Groupe A / Annexe U
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